Nicolas APPERT (1749 - 1841)
Un inventeur élémentaire pour la conservation alimentaire

Nicolas Appert
Nicolas Appert

Depuis plus de deux siècles, son invention fait notre quotidien avec le plus grand naturel sans jamais nous questionner sur l’origine de cette ingéniosité.

Cette découverte qui révolutionna l’alimentation dans le monde entier, c’est l’appertisation ou en quelque sorte le procédé de la conserve alimentaire.

Cet inlassable chercheur est né dans l’Est de la France, à Châlons-en-Champagne, en 1749.

Tour à tour cuisinier, ouvrier dans la confiserie, il fit vite l’expérience que le feu qu’il utilisait notamment pour ses sirops est l’élément de base de la conservation.

En 1795, depuis son atelier d’Ivry-sur-Seine, il affine sa technique en chauffant des aliments à plus de 100° dans des récipients hermétiquement clos. Il découvre alors que le produit se conserve très longtemps.

En 1802, sur la base de ce procédé de conservation par la chaleur à l’abri de l’air, il crée sa conserverie à Massy, d’où il assure la production et le commerce des conserves alimentaires.

En 1810, son procédé est officiellement reconnu et son invention fera école.

Cet inventeur humaniste n’aura de cesse d’alimenter sa passion pour la recherche et découvrit même le principe du lait concentré.

A près de 92 ans, Nicolas APPERT s’éteint le 1er juin 1841.

Son procédé est encore aujourd’hui bien actuel et nous permet de ne pas perdre une miette de la qualité nutritive et gustative des aliments ainsi appertisés.

L'ingénieux destin de la BOITE DE CONSERVE

1795

Nicolas APPERT (1749-1841), confiseur champenois, réalise les premières conserves en bocaux de verre à Ivry-sur Seine. La formule consiste à déposer un aliment dans un récipient hermétiquement clos et à le stériliser par une cuisson au-dessus de 100°C. L’appertisation est née.

1810

Le procédé de conservation des aliments imaginé par Nicolas APPERT est officiellement reconnu.
Un brevet qui va faire école.

à partir de 1810

Les conserves françaises de sardines adoptent le procédé d’APPERT. La plus ancienne boîte de sardines connue en France date de 1810.
Elle porte une étiquette en cuivre estampillée au nom de Joseph-Pierre COLIN, considéré comme le fondateur de l’industrie de la conserve. Dans son Almanach Gourmand de 1810, Grimod de la Reynière, chroniqueur gastronomique, loue la fraîcheur des sardines confites de Nantes conditionnées en boîte métallique.

à partir de 1815

La production de la conserve se développe en France. Outre la sardine et les autres poissons, les viandes, les légumes et les fruits sont désormais appertisés dans des boîtes de conserve en fer blanc.

à partir de 1841

Le procédé de fabrication se sophistique peu à peu.
Les Britanniques Donkin, Hall et Gamble utilisent pour la première fois une étuve de contrôle pour vérifier la stérilité de leurs conserves. C’est la naissance du « contrôle qualité ». Raymond CHEVALIER-APPERT dépose en 1852 un brevet « d’autoclave avec manomètre spécial », procédé qui permet d’élever sous pression mesurée, la température de l’enceinte de stérilisation au-dessus de 100°C.

à partir de 1846

L’américain Allan TAYLOR fait breveter une machine d’impression de la boîte de conserve en 1846.
En France, les premières impressions datent de 1863.
Le conserveur H. VOISIN met au point en 1868, une machine plate à deux cylindres qui permet d’imprimer des décors d’une très belle qualité, à une cadence de 700 feuilles par heure.
Ce sont les débuts de l’impression directe en lithographie.
Le procédé offset le remplacera au début du XXè siècle.

1865

Louis PASTEUR identifie les microbes et démontre que ces derniers sont détruits à haute température. Il souligne ainsi l’importance des découvertes de Nicolas APPERT.
Jean-Baptiste GEORGET met au point un vernis spécifique qui permet de protéger l’intérieur des boîtes en fer-blanc de l’attaque acide des aliments.
Il est communément appelé « vernis de Chatenay ».

1894

La boîte de sardine à ouverture à décollage, dont on ne connaît pas l’inventeur, est commercialisée pour la première fois.
La boîte à bande, qui apparaît à la même époque, est attribuée à la maison RIOM PINARD.

1939

PECHINAY fabrique en France la première boîte de conserve agrafée en aluminium sans soudure, avec le fond et le couvercle sertis selon le même principe que la boîte en fer-blanc.
L’aluminium est utilisé à partir de 1930 en Norvège pour conditionner certains crustacés puis un peu plus tard, des sardines.

1952

Apparition du moulurage sur le corps des boîtes en acier pour leur donner une meilleure résistance mécanique, car l’épaisseur du métal nécessaire à leur fabrication diminue de plus en plus.

1973

Apparition du premier fond en acier à ouverture facile qui sera, par la suite, sans cesse amélioré. En 1989, Eole, le fond à ouverture facile fixe un nouveau standard de qualité qui est encore en usage aujourd’hui.

La boîte de conserve, éternelle et plurielle

Le taux de recyclage des emballages métalliques en Europe atteint 61% et 57% en France.

Qu'elle soit en acier ou en aluminium, la boite de conserve présente un énorme avantage sur le plan environnemental : elle est recyclable et recyclée à 100%, à l'infini, sans jamais perdre ses propriétés (performances techniques). Qu'ils soient en acier ou en aluminium, les emballages métalliques sont faciles à extraire et à trier des flux de déchets d'emballages ménagers.

En France, le taux de recyclage des emballages en acier est de 71% et d'environ 50% pour l'aluminium.

Les aliments et les hommes : le besoin de conservation

Au début, l'homme primitif a instinctivement gardé les surplus de sa chasse et de sa pêche pour affronter les jours de disette. Le procédé était simple, le séchage au soleil et le fumage.

Dans l'antiquité, le sel marin était utilisé pour conserver viande et poisson.

Histoire plus sucrée, les Romains conservaient le gibier par le confisage au miel.

Les Conquistadors découvrent dans les greniers des constructions aztèques de la poudre de cacao, des fruits séchés, des légumes secs. Encore une fois, le séchage au soleil et la réduction des aliments en poudre sont des solutions naturelles de conservation.

La fermentation d'une boisson se voit stabilisée grâce à l'addition mesurée de doses d'alcool.

Dans de larges jarres, des coussins de graisse enveloppant des aliments donnent naissance aux confits pour conserver notamment les morceaux de viandes, gibiers et volailles.

Mais la révolution de la conservation vient de la découverte de Nicolas APPERT (à + de 100°) et d'un contenant hermétique. Ce procédé appelé appertisation (du nom de son inventeur) va permettre la conservation de longue durée des aliments gardant intactes leurs qualités nutritionnelles et gustatives.

Depuis cette remarquable découverte, le principe de l'appertisation reste fidèle à l'idée de son inventeur. Les évolutions techniques se sont adaptées aux exigences nutritives et aux besoins des utilisateurs.