Acte 2 : Une savoureuse rencontre pour un savoureux produit
L’histoire du tripou Charles SAVY débute comme un film tendre et nostalgique des années 30 qui aurait pu être signé Marcel Carné.
1931 - Tout commence : Hélène VIDAL, dans la fraîcheur de sa 17ème année, entre comme employée à l’Hôtel des Voyageurs à Naucelle. Cet établissement renommé est tenu par Firmin et Marie FRAYSSE. Marie toute à ses fourneaux s’est taillée une solide réputation de fine cuisinière.
Baignée dans cet univers, fascinée par cette cuisine de qualité, Hélène en observe tous les gestes et détails pour comprendre les recettes, le choix des matières premières issues du terroir environnant qui, transformées, offrent des mets aux saveurs incomparables.
Le tripou est l’un des plats les plus appréciés. A base de panse de veau garnie, roulée et mijotée une nuit durant dans une sauce au vin blanc, riche en légumes et aromates, il fait le régal de centaines de convives qui se pressent au restaurant les dimanches matins et jours de foire. Il faut dire qu’à Naucelle, ces jours-là, arrivaient à la vente, en provenance des fermes alentours, près de 1500 veaux.
Mais les tripous restent aussi une tradition familiale puisqu’ils sont très fréquemment préparés le dimanche matin dans les grandes fermes aveyronnaises des « pagés » (désigne en occitan le propriétaire terrien).
Il n’en demeure pas moins que les tripous sont surtout l’apanage des bouchers, restaurateurs et aubergistes du pays qui savent secrètement le cuisiner.